Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Dépression après l'accouchement

16 septembre 2012

Dépression après l'accouchement

Le plus souvent la dépression dans les suites de couches est mineure.

Au retour à la maison la fatigue est intense, l'irritabilité extrême, très fréquemment des crises de larmes associées à un sentiment d'incapacité surviennent.

La jeune mère se reproche de ne pas s'occuper convenablement de son enfant. Elle est inquiète, et elle-même ne se reconnaît plus (La sortie de la dépression. Les catégories de dépressions et leur traitement. Comme lutter contre le stress).

En quelques semaines ces symptômes s'amendent, dans les deux tiers des cas.

Si les symptômes ne s'amendent pas, il reste impératif de garder à l'esprit que cette dépression peut avoir un retentissement considérable sur le développement de l'enfant.

Il a été démontré que les enfants de jeunes mères déprimées présentent des différences significatives de leur quotient intellectuel à différents âges successifs par rapport aux enfants de mères non dépressives.

La relation de mère-bébé a donc un retentissement majeur sur le développement cognitif et l'avenir cognitif des enfants.

Il faut donc rapidement prendre en charge la jeune accouchée pour détecter le plus rapidement possible les troubles dépressifs avant que ces troubles n'induisent des conséquences fâcheuses sur le développement de l'enfant.

La triade symptomatologique qui doit rapidement attirer l'attention est : troubles du sommeil, troubles de l'appétit et fatigue inexpliquée.

Ce sont surtout les très jeunes femmes qui présentent ces symptômes, mais également les femmes de 30 ans qui accouchent pour la première fois.

Bien entendu des difficultés affectives ou sociales, une maladie d'un proche, un deuil pendant la grossesse, sont des facteurs que l'on peut penser être déclenchants, encore que cela ne soit pas déterminant.

Parfois cette dépression peut être majeure, conduisant à l'hospitalisation.

Cette forme aiguë de dépression, qui se constitue dans les 15 jours qui suivent l'accouchement, prend la forme d'une allure confusionnelle, avec symptômes maniaco-dépressifs (voir MANIACO DEPRESSION et MELANCOLIE ) .

Les sentiments d'incapacité et de culpabilité prédominent, d'autres thèmes délirants pouvant y être associés (négation de l'enfant, conviction que l'enfant a été subtilisé, changé de sexe) .

Dans ce contexte la surveillance de la patiente doit être très méticuleuse car un geste suicidaire ou un infanticide est possible.

Dans les dépressions minimes un traitement ambulatoire conseillé par le médecin traitant permettra la guérison (antidépresseurs, anxiolytiques) .

Dans les formes graves, l'hospitalisation s'impose.

Nous devons signaler que des chercheurs Américains (Université de Pittsburgh) viennent d'identifier 19 régions chromosomiques dont certains alleles de gènes pourraient être impliqués dans diverses maladie mentales dont la dépression.

George Zubenko et ses collaborateurs ont identifié une petite région du chromosome 2 (2-q) contenant un gène CREB1 dont certaines mutations sont associées à un risque plus grand de dépression en particulier chez la femme.
Une hypothèse a été émise par ces chercheurs.
Les protéines codées par ces loci pourraient interagir avec les hormones sexuelles (Comment venir à bout de la dépression. Ce site. Le médicament contre le stress).
Cela permettrait d'expliquer la plus grande vulnérabilité des femmes lors de certaines fluctuations hormonales( cycle menstruel, grossesse, post-partum, ménopause).
Cette découverte ouvre la voie à des traitements qui seront plus efficaces selon le génotype du malade.
(American journal of medical genetics Juillet 2003).

Cette dépression doit être traitée le plus rapidement possible pour éviter l'installation d'un état dont il sera difficile de "sortir".

Publicité
Publicité
Dépression après l'accouchement
Publicité
Archives
Publicité